J’ai récemment fait une petite présentation à une délégation de représentants de Boarding Schools britanniques. Mon propos insistait notamment sur le fait que les familles françaises étaient à la recherche d’écoles au Royaume-Uni où il n’y avait pas d’autres élèves français : cela les a fait bien rire … je leur demandais là l’impossible !

“Une école près de Londres sans autre français” est le cahier des charges que je reçois régulièrement de la part des familles. J’ai déjà écrit sur la proximité de Londres, je vais parler ici de l’absence d’autre français.

C’est parfaitement légitime que les parents recherchent l’immersion totale pour leur enfant lors d’un séjour en Grande-Bretagne. Je me rends bien compte qu’on ne veuille pas payer 12.000 livres le trimestre pour voir son enfant se retrouver avec des camarades de son lycée parisien.

C’est néanmoins illusoire de croire qu’il pourrait n’y avoir qu’un seul enfant français dans une école de 200 ou de 500 élèves, ou dans un camp ou une université d’été qui accueille entre 50 et 250 personnes. Même à mon époque (il y a environ 100 ans, dans un pensionnat de jeunes filles), on trouvait de nombreux élèves étrangers – y compris des français et des francophones. Nous, les britanniques, les voyions d’ailleurs comme très « glamour » et voulions nous en faire notre ‘best friend’.

À chaque demande que je fais de la part d’une famille, je pose la question du nombre de français ou de francophones qui seront présents au même moment. La réponse sera toujours approximative ; ce n’est pas une science exacte. Mais, contrairement à certains princes richissimes qui peuvent privatiser une station de ski, je ne puis garantir le « 100% non-français ».

D’une façon générale, le maximum accepté dans un camp d’été pour une nationalité donnée est de 20%, même si certaines nationalités préfèrent se déplacer en groupe. Dans un cas, j’avais réussi à trouver une école sans autre français présent, et il s’est avéré qu’un groupe de 15 espagnols était aussi présent cette même année. Dans l’autre, j’avais trouvé un camp d’été sans autre français, et les parents de l’enfant se sont plaint que leur enfant s’était senti seul et avait eu le mal du pays.

L’idée est de s’assurer de se fixer des objectifs réalistes et de faire en sorte qu’à la fois l’école et les élèves jouent le jeu : i) l’école doit s’organiser intelligemment, par exemple en ne mettant pas des jeunes de même nationalité dans la même maison ou dans la même classe, et ii) l’enfant (particulièrement les plus matures) doivent faire l’effort d’éviter de se rapprocher des autres français présents et viser de s’immerger totalement dans la vie de l’école avec les britanniques.

Gardant à l’esprit que la plupart des familles françaises recherche des écoles pour le dernier trimestre voire le dernier mois de l’année scolaire, réduisant de facto le champ des options, la réalité peut être résumée dans la savante équation suivante :

Très forte demande de la part des familles françaises + choix limité d’écoles sur cette période = un nombre d’enfants d’un même pays au même moment plus élevé dans l’école.

Si l’objectif principal des parents est d’éviter d’avoir d’autres français, il faut alors accepter d’adapter les autres paramètres du séjour : lieu de l’école, coût, nombre de pensionnaires et – de façon plus cruciale – la longueur du séjour.

S’il n’y a aucune flexibilité sur ces derniers paramètres, le risque sera mécaniquement de retrouver d’autres français.

Mais, il n’y a pas à s’inquiéter, car quoi qu’il arrive, l’expérience est toujours positive et produit les meilleurs effets sur l’enfant – et son niveau d’anglais.

 

 

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